S’il m’est arrivé d’utiliser l’adjectif de mystique à propos de la peinture de ce bel artiste né en 1945, c’est surtout en raison du fait qu’il y a toujours chez Bouin » une lumière qui vient d’en haut », au sens propre comme au sens figuré. Ce double combat qu’il mène pour et contre la lumière depuis bien des années déjà constitue le principal attrait des oeuvres de ce peintre chez qui la figuration n’est qu’un code convenu du réel. Pièges de lumière fut le titre d’un fameux ballet dont Philippe Hériat signa l’argument. Ce pourrait être le titre générique des oeuvres rassemblées ici. Bien que toutes ces dernières soient exécutées dans une matière lisse, Bouin, par le jeu de la dégressivité de l’application de la touche, arrive à nous faire passer » physiquement » du matiérisme de l’ombre à l’esprit de la clarté, à exprimer l’irréel et le mystère par cette mise en lumière de la réalité.
[ Gazette Hôtel Drouot 20 Mars 1998 – Marc Hérissé ]
Pour ce polyptyque qui sera prochainement installé dans l’église de la Pommeraye, et qui est présenté ici en avant première, l’artiste, en restant fidèle à son style ainsi qu’à sa thématique, a retrouvé l’esprit de ces primitifs italiens ou flamands qui démultipliaient leur talent » pour mieux servir » et sans servilité.
Cette oeuvre lumineuse est en outre constellée de symboles. Et si la plupart sont délibérés, certains se sont développés à son insu.
Cette grande peinture spectaculaire n’est pas la seule de cette exposition où sont également présentées de nombreuses toiles réalisées entre 1990 et 1997.
[ Gazette Hôtel Drouot 9 Mai 1997 – Marc Hérissé ]
S’il est vrai que le travail pictural de cet artiste est constamment axé sur la lumière, il m’apparaît cette année que cette nouvelle lumière qui hante ses toiles est » une lumière venue d’en haut, une lumière venue d’ailleurs « avec tout ce que cela implique de mystique même si certaines des oeuvres peuvent dégager une troublante sensualité ou un délicat érotisme tendre.
Bouin sait nous faire entendre les voix du silence.
[ Gazette Hôtel Drouot 7 Mars 1997 – Marc Hérissé ]
Les toiles présentées ci-dessous ont été exposées dans la Galerie Stalder à Genève (Suisse), en Février 1997.
Les toiles ci-dessous ont été exposées dans la Galerie Art Comparaison à Nantes, en Avril 1996.