« Silence on peint » semblent murmurer les femmes des tableaux de Bernard Bouin. Dans un univers de douceur où le temps se fige, l’artiste nous fait profiter de l’ultime instant d’une lueur, d’une nuit ou d’un crépuscule. Il excelle aussi dans l’art de poser une ombre qui favorise la blancheur d’un mur, d’une nappe ou d’une boule d’hortensia. Dans la peinture du » divin » Bernard, il n’y a pas de revendications seulement quelques réflexions et bien sûr des références. On pense à Poussin, Hammershoi, Manet, Seurat, Balthus et Hopper, qui tous, ont voulu arrêter le temps, réinventer la lumière, forcer les tons et demander l’impossible à leur palette.
Que dire de plus ? tout. Bernard Bouin est un peintre comme on les aime. Il s’intéresse aux autres, s’émerveille devant un citron, une route qui longe l’océan, et s’émeut parfois de la mort d’une fleur. L’humanité qui se dégage au fil des toiles, me rappelle un poème oublié de René Char : « fruit de l’erable envolé ton futur est un autrefois« .
Avec l’oeuvre de l’ami Bouin, le futur devient mélancolie et l’autrefois se traduit dans l’immortalité de son pinceau.
[ Catalogue de l’exposition Septembre 2001 – Loïc Stavridès ]