Volets mobiles

Les polyptyques à volets mobiles

par Lydia Harambourg

Paris - Galerie Visconti (2001)

Les peintures récentes de Bernard Bouin, fidèle au lieu qui l' accueille pour la neuvième fois, constituent une sorte d' arrêt sur image. L'artiste cherche par observation méthodique à saisir les rapports secrets qui se tissent entre nous et les êtres et les choses.

Il nous livre cette intimité en recourant au principe du diptyque, du triptyque ou du polyptyque, dont il nous faut ouvrir les panneaux pour suivre la narration. L'effet visuel se fonde sur le jeu de la dissimulation et de la révélation comme en témoigne le polyptyque " Que sont les anges devenus ? " La fenêtre, donnant sur le paysage qui offre dans sa totalité une fois les panneaux ouverts, élargit l'espace alors que la lumière diffuse unifie chaque élément du tableau qui fonctionne comme un révélateur.

Si le travail d'ombre et de lumière à partir de petites touches finement dégradées dans une matière lisse et voluptueuse contribue au mystère d'une réalité ainsi transfigurée , les signes à déchiffrer sont autant de clés qui nous permettent d' accéder à la vision du monde que le peintre nous propose .

Et si tout était rêvé ? La discrète sensualité, l'attente des personnages solitaires, le temps figé dans un éclairage diurne ou nocturne créent des impressions que le pinceau inscrit pour abolir le passé et le futur.

Chez cet artiste, la figuration fonctionne comme un code. Elle lui permet de piéger l'inexplicable, la beauté comme l'éternité.

[ Gazette de l'Hôtel Drouot 5 Octobre 2001 ]

 

Que sont les anges devenus ?

Que sont les bergers d'Arcadie devenus ?

Les saisons - Printemps

Les saisons - Eté

Les saisons - Automne

Les saisons - Hiver

Le téléphone (2006)

Construit autour de la toile "Le téléphone soir" peinte en 1997, Bernard Bouin peint en 2006 cet ensemble de trois toiles.

L'ensemble sera présenté en 2009 à la Galerie Saint Firmin à Lyon.

Peintures

Autres "Ensembles"

Le miroir (2005)

Cet ensemble de quatre peintures, « Le miroir, 2005 » de 65 x 50 cm peintes en septembre 2005, reprend plus simplement l'idée du miroir évoqué en 2004 avec l'ensemble des quatre diptyques de l'exposition du Musée de Mons: "Le temps suspendu".

Peintures

Autres "Ensembles"

Les quatre saisons (4ème série, 2004) – Le miroir

En 2004, Bernard Bouin entreprend un ensemble de quatre diptyques de dimension 130 x 194 cm « Le miroir-Les Saisons, 2005».
Dans ces quatre Diptyques, présentés sans la cadre d'une exposition « Le temps suspendu » organisée en 2005 par le Musée des Beaux Arts de Mons (Belgique) à la Salle Saint Georges, le miroir nous « renvoie » la lumière des différentes saisons.

Dans ces peintures, le miroir dialogue avec le canapé vert, la séparation des diptyques jouant elle-même son rôle dans la représentation. C'est au cours du travail de ces 4 diptyques qu'il découvre « Catherine's Room » de l'artiste américain Bill Viola qui exprime la même recherche.

C'est une réflexion sur le sens de la vie, réflexion marquée par la notion du temps allant du printemps à l'hiver en interrogeant aussi l'Histoire de la Peinture et le Passé à travers une évocation de l' Annonciation (Fra Angelico Cloître San Marco Florence) dans le diptyque printemps et de La Vierge à l' Enfant (Piero Della Francesca Brera Milan) dans celui de l'Eté.

Le printemps évoque le rêve, le songe, les désirs, l'été, la plénitude. L' automne exprime la fuite du temps et le poids de la mémoire des choses vécues. L'hiver est comme une absence habitée.

Quatre diptyques 130 x 194 cm huile sur toile

Poème d’Alphonse de Lamartine (1790–1869) « Le Lac » (1820) – Extraits

www.bernardbouin.com

Printemps

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

www.bernardbouin.com

Eté

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !

www.bernardbouin.com

Automne

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

www.bernardbouin.com

Hiver

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

 

Le Lac est le dixième poème du recueil de 24 poésies nommé Les Méditations poétiques de Alphonse de Lamartine (1790-1869) publié en 1820.

Le Lac de Lamartine est le poème immortel de l'inquiétude devant le destin, de l'élan vers le bonheur et de l'amour éphémère qui aspire à L'Éternité.

 

 

Vidéo

Autres "Ensembles"

Les heures du jour (2004)

Bernard Bouin crée en 2004 un ensemble de trois diptyques (dimension 130 x 194 cm), évoquant « les heures du jour ».

« Matin » illustre  les peurs de l'enfance devant l'immensité du monde mais aussi l'émerveillement  devant sa beauté,
« Midi », la lumière intérieure de la femme qui pense à sa maternité prochaine,
« Soir », l'inquiétude métaphysique.

Cet ensemble sera exposé à la Galerie Visconti à Paris en Octobre 2005

Peintures

Autres "Ensembles"

Les deux quais

Le quai (2004)

Dans l'ensemble "Le quai, 2004", construit autour de la toile « les deux quais » de l'exposition « Silences et Réalités » Musée des Beaux Arts de Vannes 2003, Bernard Bouin reprend le sujet de âges de la vie.

La première toile parle de « l'enfance »,

La deuxième de la « rencontre »,

La troisième évoque deux mondes qui se séparent « les deux quais »,

La quatrième « nocturne », l'aube ou le crépuscule ?

 

Peintures

  • L'enfance
  • La rencontre
  • Les deux quais
  • Nocturne

Autres "Ensembles"

L’Abri-bus (2003)

Dans l'exposition «  La Ronde des Jours » organisée par la Ville de Lannion en 2004,  il présente un ensemble nommé « L'Abri-bus 2003  »  Collection particulière - peint 2002 - 2003.

Dans ces scènes, il évoque quatre moments de la vie humaine.

La première toile intitulée « l'attente», il s'agit du sentiment que quelque chose peut venir, d'exprimer les attentes.
Le deuxième toile intitulée « nouveau-né » traite du bonheur simple de donner la vie.
La troisième toile intitulée « l'ombre » évoque la stupeur de la mort
La quatrième toile intitulée « l'absence » parle du manque. Ce manque que l'on ressent après la mort des gens qu'on a aimés. Il n'est pas celui de l'attente, sentiment dans lequel il y a du désir, mais plutôt le sentiment de présence et de manque à la fois, le sentiment de quelque chose de perdu mais qui a existé et qui continue d'exister d'une façon immatérielle.

Cet ensemble a été présenté à la Galerie de l'Europe 55 rue de Seine Paris 6è en 2007

Peintures

  • l'abris bus - 2003

Vidéo

Autres "Ensembles"

Les quatre saisons (3ème série, 2002)

Bernard Bouin réalise un nouveau sujet sur les quatre saisons en 2002.

Il concentre cette fois son travail sur l’idée du paysage.

Cette série (dimension 97 x 146 cm) a été exposé lors d’une rétrospective au Musée Estrine Centre d’Art Van Gogh à Saint Rémy de Provence en 2003 et à la Chapelle des Ursulines lors de exposition « La ronde des jours » organisée par la Ville de Lannion en 2004.

 

Peintures

Autres "Ensembles"

Les quatre saisons (2ème série, 2000)

Bernard Bouin reprend pour la deuxième fois le thème des Saisons sous forme de diptyques présentés à la Galerie Visconti en 2001 avec les polyptyques à volets mobiles sur le même thème. (voir rubrique volets mobiles)

 

Peintures

Autres "Ensembles"

Les quatre saisons (1ère série, 1994)

Rencontre avec Pierre Rosenberg

Ainsi il fit une première série sur les saisons en 1994, exposée à l’Espace Croix Baragnon par la Mairie de Toulouse.
Cet ensemble de 4 toiles de dimension 130 x 162 cm fut exposé ensuite à Paris à la Galerie Visconti en 1995 et Bernard Bouin fit, au cours de cette exposition, sa première rencontre avec Pierre Rosenberg, alors Président Directeur du Musée du Louvre.

...Quatre grandes toiles  sur le thèmes  des saisons  dominent  cette nouvelle exposition de  l'artiste.   Elles témoignent  une fois de plus de son sens presque animal de la lumière. Mais ici le peintre sait exprimer toutes les lueurs du jour: éclairage rasant du matin pour le printemps, soleil abrupt de midi pour l'été,  ombres roses du soir  pour un  contre jour d'automne,  ou encore, pour l'hiver, mystère de la nuit dont il connaît si bien les sortilèges.

[ Gazette Hôtel Drouot 24 Février 1995 - Marc Hérissé ]

Peintures

Poème de Loïs Langland

C'est à la suite de la visite de mon atelier en 1995, que l'américaine Loïs Langland a écrit en 1996, le poème "Le cours des saisons".

Traduction Monique Chefdor, Agrégée d’Anglais,  Docteur en littérature française et comparée, en collaboration avec José Blanc, Agrégé de Lettres.

 

LE COURS DES SAISONS

Loïs Langland

Claremont (USA)

* * *

Méditations sur les 4 Saisons

Peintures de  Bernard Bouin

A FLOW OF SEASONS

Loïs Langland

Claremont (USA)

* * *

Meditations on 4 Saisons

Paintings by Bernard Bouin

 

 

Le printemps

Au commencement était le commencement
Et, depuis, c’est l’éternel recommencement.
Découverte faite et refaite sans cesse,
En nous-mêmes, bien sûr, mais aussi en l’autre,
En cet autre à la fois nous-mêmes et autrui.
Le chiffre secret des origines se révèle.
Quelles jeunes pousses et quelles fleurs nous arrêtent en chemin
Pour se faire interroger sur leur projet ?
Que veulent-elles dire ? Où nous feront-elles aller ?

Spring

In the beginning was the beginning
And it has been beginning ever since.
We keep discovering it over and over again,
Most surely in ourselves and in the other
The other both within us and without.

The runes of origin are translating themselves.
What newborn shoots and flowers come now
To make us stop to wonder their intent ?
What do they mean? Where will they have us go ?

L’été

Tout est si mû que le regard s’arrête.
La vie seule bondit de cascade en cascade
Vers un sommet de plénitude, prête à s’ouvrir aux miracles
Qui changent tout ce qui fut ou aurait pu être,
Un autre jour, une autre année.

La musique inconnue du chant se fait voix.
Pouvions nous savoir que notre mélodie,
Jusque dans ses mineures et ses majeurs,
Fait partie d’un seul et unique chant de toujours ?

Summer

Such ripeness grows as makes us cease to look
Except at life cascading to a rise
Of readiness abounding in itself
Toward miracles transforming all that was
Or might have been another day or year.

The unhead notes of song swing into voice
How could we know the melody we sing
Is part and parcel of its undertones,
Its overtones, of one abiding song ?

L’automne

C’est pour les gerbes le temps de l’engrangement,
C’est le temps des teintes estompées du crépuscule,
Le temps où les contours adoucis des ombres
Vont s’approfondissant, lueur d’autres mondes
Dans le vif éclat de sa propre irradiation,
Qui entraine, irrésistiblement vers sa source.

Ensemble ou seuls, nous tournons dans la ronde des jours.
Quelle lumière intérieure nous entoure à cette heure,
Nous menant au contre-courant de la grâce,
Ineffaçable, vers ce que nous avons été,
Ce que nous sommes, ce que nous aurions pu être ?

Fall

This is a time for bringing in of sheaves.
This is a time of twilight hues and shades.
Muted to depth, an otherworldly glow
That shines in its own keen radiance of light,
That pulls us on, insistent, toward its source.

Together, alone, we move in this circle of days.
What is this light within, around us here,
That ushers us with undertow of grace,
Indelibly, toward what we were and are, might be?

Hiver

Lasse de croître, la végétation repose
Engrangée dans le silence, semblance de néant,
Dans l’immense autre-ailleurs invisible pour nous,
Fut-il de notre en deçà ou de notre au-delà,
Pressenti seulement quand le froid s’en est allé.

La mort est dans la vie. La vie dans la mort.
Qu’est-ce qui, à cette heure, pourrait être en attente
De faire surgir un rameau, de faire croître,
Baigner dans la terre, le soleil, la pluie et l’air,
D’être laché dans le prochain cycle de la vie ?

Winter

The weariness of growth has turned to rest,
Stored into silence, seeming nothingness,
In that great otherwhere we cannot see,
Whether it is beneath us or above,
But only can sunrise when cold is gone.

There is death in life. There is life in death.
What might be waiting now to branch, to grow,
To bask in soil, in sunshine, rain, and air.
To be set free in the next round of being ?

Autres "Ensembles"