« Nietzsche, Venise et la musique » au Musée de Rabastens (Tarn) – 2013

" Sans la musique, la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil

On pourrait peut-être classer tout le Zarathoustra dans la musique ? "

Friedrich Nietzsche

 

 

«Quand je cherche un mot pour remplacer celui de Musique, je ne trouve jamais que le mot Venise».

Friedrich Nietzsche

 

 

Salle 1 – Ainsi parlait Zarathoustra

Ainsi parlait Zarathoustra

Ainsi parlait Zarathoustra

Salle 2 – Nietzsche, Venise et la musique

Photo-1-Salle-2-

Venise - Musée de Rabastens - Bernard Bouin

Dans la première salle on pourra découvrir l'installation peinture - musique "Ainsi parlait Zarathoustra" d'après le poème musical de Richard Strauss et l’œuvre de Friedrich Nietzsche  (voir dossier sur ce site).

Ce travail est dans la continuité de l’installation peinture-musique « Le Chant du jour » réalisée avec le violoncelliste Bruno Cocset en 2010.

C'est à la suite du concert « Ainsi parlait Zarathoustra »de Richard Strauss (Dimitri Liss et Orchestre de l’Oural) au moment de la Folle Journée de Nantes en 2011 que j'ai imaginé cette œuvre de 14 peintures. J’ai donné aux peintures mes propres titres qui correspondent aux 9 séquences de l’oeuvre de Richard Strauss. Les textes de Friedrich Nietzsche sont pris librement dans « Ainsi parlait Zarathoustra ».

La composition de l'ensemble pictural suit la structure de l'oeuvre musicale de Richard Strauss.
En effet, j'aimerais que mon projet soit comme un éloge à la musique comme elle a été au centre de la vie de Nietzsche.

Je suis donc revenu à Nietzsche par la musique...
Ensuite en faisant des lectures multiples de Zarathoustra, j'ai isolé les aphorismes qui pourraient faire naître "mes images".
J'ai travaillé pour créer "mes images" entre la musique de Strauss et les aphorismes de Nietzsche que j'ai choisis.

 

Même s'il est surtout un grand philosophe, Nietzsche est d'abord un artiste, un poète.

Il pense dans le paysage, en marchant, et son Zarathoustra est aussi très visuel (de même que le poème symphonique de Richard Strauss) : c'est ainsi que sont nées "mes images".

Je veux lier ainsi peinture, musique et philosophie.
Bien sûr, il n'était pas question pour moi d'embrasser l'ensemble de l'oeuvre mais plutôt d'en donner ma vision personnelle.

 

J’aime « les quatre Saisons » de Nicolas Poussin du Musée du Louvre….

J’ai donc imaginé que « Le Chant de la danse » de Richard Strauss, ronde de l’Univers selon Romain Rolland deviendrait « Le chant des Saisons ».

 

Bernard Bouin

 

L'exposition se poursuit dans la deuxième salle avec un ensemble de peintures récentes sur "Venise"

Presse et informations pratiques

Lieu

Hôtel de la Fite, 2 rue Amédée Clausade 81800

Date(s)

Du 17 Mars au 23 Juin 2013

Téléphone

05 63 40 65 65

 

 

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Préface du catalogue d’exposition par Marie Françoise Le Saux Conservateur en chef des Musées de Vannes

Entrer dans la peinture de Bernard Bouin par le grand polyptyque « Montagne » peint en 1999 au retour d’un voyage à la Réunion, pourrait être le rappel de son goût profond pour le paysage . Mais il s’agit là d’une rencontre particulière avec une nature primitive, d’un choc émotionnel chez un peintre dont les questions touchant au vivant au sens biologique , construisent l’oeuvre.

Cette plongée dans le végétal fait écho aux recherches de Gauguin qui écrit :  « la couleur, est une vibration comme la musique, atteint ce qu’il y a de plus général, et partant de plus vague dans la nature : sa force intérieur ». La quasi-monochromie de verts, la lumière sourde et le format inhabituel ( 114 x 730 cm) traduisent la démesure de la nature.

Elle conduit le peintre à une perception du sacré et lui permet de saisir les mécanismes de la vie en perpétuel jaillissement et poursuivre son questionnement sur la place de l’homme dans le monde.

C’est par le dessin des paysages familiers et des objets de quotidien, explorés dans leur géométrie interne, cernés dans leurs contours que s’opère l’appropriation des formes. Les esquisses, minutieusement reportées sur la toile, sont oubliées, effacées, dès lors que commence le travail de la couleur.

Bernard Bouin peint des paysages réels, connus de lui, l’objet simple le rassure, et seule l’émotion qui surgit de la forme lui importe. Les paysages de campagne sont baignés d’une lumière froide, hors du temps, alternent avec des paysages urbains le plus souvent nocturnes. Le peintre se plaît pourtant à rappeler que la nuit, le monde ne disparaît pas, il est simplement caché à notre vue. Devenu image, il échappe ar réel pour toucher la mémoire de chacun. Un quai de gare, reconnaissable à ses murailles de verdure, des personnages immobiles installés dans l’attente, histoires suspendues dans des espaces abstraits, la représentation humaine à toujours habité la peinture de Bernard Bouin.

Bernard Bouin vit avec le sentiment très fort du temps qui passe, l’urgence de la tache à accomplir. Son souci est de comprendre le sens de la vie. Se référant à  Nicolas Poussin (1594-1665), il peint 1994 quatre triptyques sur le thème des saisons. Ce sujet, repris plusieurs fois depuis, est traité en quatre peintures figurant à la fois les saisons et les âges de la vie ou en trois diptyques figurant les heures du jour.

Bernard Bouin à tôt compris que la peinture ne se résume pas à sa représentation. Le motif est prétexte. Il élude donc la fausse querelle de l’abstraction et de la figuration, ainsi que celle des anciens et des modernes. Il renouvelle également l’usage du polyptyque autrefois largement utilisé par les peintres, lui donne une nouvelle justification. Ces espaces, double, ou multiples, ouvrent le champ à des expériences picturales et offrent en même temps au visiteur la possibilité de trouver dans l’image un écho à ses propres émotions.

En refusant la rupture le peintre gagne une formidable liberté.

Les deux quais

www.bernardbouin.com

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